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À 45 kilomètres de Paris, venez vivre un voyage au cœur de huit siècles d’histoire et découvrez les fastes d’une abbaye devenue une exceptionnelle demeure de collectionneurs.

Vous êtes romantiques, vous êtes amateurs de jardins, vous aimez l‘histoire et les histoires, l’ancienne abbaye cistercienne de Chaalis vous attend.

Au cœur de la forêt d’Ermenonville, au milieu d’un domaine de 1000 hectares dont environ 600 ha forestiers, les vestiges de l’église gothique, la chapelle de l’abbé décorée de fresques renaissances, le palais abbatial qui abrite un riche musée, le parc et ses étangs, la roseraie, font un décor enchanteur pour une visite inoubliable.

Sous la protection des abbés

Pour asseoir leur pouvoir les rois de France s’allient à l’église et font construire des abbayes qu’ils dotent richement en biens et en terres.

Proche de Senlis, ville royale, l’abbaye de Chaalis est fondée en 1137 par Louis VI dit le Gros, pour commémorer la mémoire de son cousin Charles le Bon, comte de Flandre, assassiné en 1127. L’abbaye est placée sous les auspices des cisterciens.

Après une première église, en 1202, un nouveau bâtiment de style gothique est en chantier, sous la direction de l’abbé Adam. Avec ses 82 mètres de longueur et ses 40 mètres de largeur, elle est, jusqu’à sa destruction, l’une des plus grandes églises cisterciennes du royaume.

L’abbaye défriche et exploite ses vastes possessions. Elle établit des grandes granges dîmières, telle celle de Fourcheret, qui servent à collecter la dîme, un impôt sur les récoltes produites par les fermiers sur les terres de l’abbaye.

En 1245, Saint Louis, réside régulièrement à Chaalis. Il y fonde la chapelle Sainte-Marie, inspirée de la Sainte Chapelle de Paris.

Mais c’est au cours du 15e siècle que l’abbaye connait sa plus grande splendeur. Ainsi que le raconte dans une lettre très enthousiaste Jean de Montreuil, notaire et secrétaire du roi. « L’abbaye de Chaalis, est une espèce de paradis terrestre habité par des saints. Elle est entourée de fontaines, de ruisseaux et de petits torrents dont l’eau, qui est très claire, coule avec un doux murmure… On y voit dix grands étangs d’un très bon revenu, remplis d’un nombre infini de poissons …. ».

L’abbaye est pourvue de vergers, ruches, viviers de poissons, nombreux moulins, à blé, à fouler le drap, à tanner, à faire de l’huile et même à fendre le bois de charpente.

La bibliothèque est d’une richesse extraordinaire. L’abbaye est un centre d’activité intellectuelle. Elle est régulièrement habitée et visitée par les grands écrivains, philosophes et poètes de leur temps...

En 1541, François Ier nomme Hippolyte d’Este abbé de Chaalis. Désireux d’inviter le roi à l’abbaye, le cardinal de Ferrare fait partiellement réaménager le site. Il fait notamment réaliser un petit jardin, entouré d’un mur crénelé percé d’un portail monumental, attribué à l’architecte italien Serlio. Il confie à Francesco Primaticcio, dit « le Primatice » la réalisation du décor de la chapelle Sainte-Marie, dans le style de la Renaissance italienne

Par la suite, le système de la commende appauvrit l’abbaye. Les abbés perçoivent personnellement les revenus générés par les terres. Ainsi le comte de Clermont, cousin du roi, abbé en 1721, se lance dans des travaux fastueux qu’il ne peut mener à bien faute de moyens financiers suffisants. Seule une partie du palais abbatial, conçu par l’architecte Jean Aubert, est achevé.

En 1787, l’abbaye est mise en faillite. Aprés la Révolution, le domaine abbatial et ses fermes devenus des «Biens nationaux» sont progressivement vendus.

Sous la protection des femmes

Au début du 19e, deux propriétaires se succèdent et entretiennent les lieux tant bien que mal, en utilisant, par exemple, les pierres des ruines et de l’église pour faire de nouvelles constructions ou pour renforcer l’existant.

En juillet 1850, Rose de Vatry, richissime parisienne, achète le domaine de Chaalis.
Elle s’attache à mettre en valeur le site, sensibilisée à sa beauté par le romantisme naissant dont Gérard de Nerval est le chantre :

« La vue se découvrait au sortir du bois. Nous étions arrivés au bord des étangs de Châalis. Les galeries du cloître, la chapelle aux ogives élancées, la tour féodale et le petit château qui abrita les amours d’Henri IV et de Gabrielle se teignaient des rougeurs du soir sur le vert sombre de la forêt… »

Elle détruit les bâtiments les moins importants mais restaure la chapelle, consolide les ruines de l’église et construit une orangerie et des grandes écuries à l’image de celles de Chantilly. La chasse à courre est encore une des activités les plus prisées des visiteurs du lieu.

Après le décès de Mme de Vatry, l’abbaye passe par succession à la famille du Prince Murat, descendant du beau-frère de Napoléon 1er, qui la met en vente en 1902.

Nélie Jacquemart-André, très riche veuve et collectionneuse d’art, est alors en voyage en Inde et en Birmanie. Quand elle apprend que Chaalis est à vendre, elle n’a qu’une envie c’est de l’acheter, « J’espère que j’aurai Chaalis, c’est mon plus vif désir » . Enfant protégée par Mme de Vatry, elle y a passé des étés inoubliables. Elle a besoin d’« un lieu de repos et d’activité, cela est bon et sain car je ne suis qu’une pierre roulante ».

À grands frais, la nouvelle propriétaire modernise le palais abbatial en y installant l’électricité à l’aide d’une centrale aménagée dans l’ancien moulin, le chauffage central et le téléphone, ce qui est très rare encore à cette époque. Elle transforme totalement le rez-de-chaussée, la salle à manger et la bibliothèque. Elle y fait installer ses nombreuses œuvres d’art. Elle fait réaménager les cellules des moines à l’étage en chambres pour elle et ses invités.

Elle est inhumée dans la chapelle abbatiale. Son testament stipule qu’elle lègue son hôtel parisien du boulevard Haussmann et le domaine de l’abbaye à l’Institut de France afin d’en faire des musées ouverts à tous, sans modification possible, sous les noms de «Musée Jacquemart-André», et « Abbaye Royale de Chaalis – Musée Jacquemart-André».

Pour en savoir plus : un site internet

En pratique

  • Abbaye royale de Chaalis
  • 60300 Fontaine-Chaalis
  • Tél : 03 44 54 04 02
  • Site internet

Pour compléter votre visite :

Sur ce lien vous trouverez une idée de randonnée ou vous pouvez télécharger « rando Parc Oise », pour être géolocalisé et découvrir de nombreuses autres randonnées…

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