Ajouter aux favoris

Située à environ 40 kilomètres au nord de Paris, l’abbaye royale de Royaumont vous attend pour vivre des histoires remarquables. Entourée d’étangs et de ruisseaux, c’est un unique témoin de l’histoire cistercienne.

Elle recèle quelques trésors de l’architecture gothique : le réfectoire au carrelage décoratif médiéval, le bâtiment des latrines desservi par un canal, l’immense cloître, le parc et les trois jardins. Au cours de l’année, divers temps forts autour de la musique et des arts vous y sont proposés.

Une abbaye royale

Elle est construite entre 1228 et 1235 sous l’égide de Saint Louis qui lui consacre jusqu’à deux tiers des revenus annuels de son royaume. Il suit de très près la construction, s’impliquant même dans le chantier « portant pierres et mortier ».

Il négocie auprès de l’abbaye mère de Cîteaux, l’envoi d’un nombre suffisant de moines. Dès le début cent-quatorze moines et une quarantaine de frères convers font vivre l’abbaye. Tout au long de son règne, Saint Louis attribue à Royaumont des dons en argent, en terres, mais également en droits et avantages de toutes natures.

Saint Louis séjourne souvent à Royaumont, partageant alors la vie des moines tout au long de la journée. Le roi sert les moines à table, demande à leur laver les pieds et soigne les moines malades, dont un moine lépreux. L’abbaye ouvre un hôpital qui soigne les malades et infirmes de tous les environs, jusqu’au 18e siècle.

À la mort du roi, l’abbaye reçoit un tiers de la bibliothèque royale et devient l’une des mieux dotées en documents du royaume. Ce qui permet à l’un de ses résidents, Vincent de Beauvais, de rédiger son encyclopédie, la plus importante compilation de connaissances du Moyen âge. Elle restera la plus grande source de savoir du monde occidental jusqu’au milieu du 18e siècle.

Des temps difficiles

Durant la guerre de cent ans, l’abbaye est plusieurs fois vandalisée. Ses abbés doivent prêter allégeance aux « Anglais ». Ses possessions et ses ressources se réduisent. Le nombre de moines devient très faible, à peine vingt-cinq par moment. Leur fidélité à l’abbaye et leurs mœurs se relâchent.

Palais abbatial de Royaumont

A la fin de la guerre de Cent ans, l’ordre des Cisterciens tente de faire revenir les différentes abbayes à l’observance de la règle, par le moyen d’inspections par des abbés d’autres abbayes cisterciennes. Dans ce cadre de « fraternelle assistance », la tâche de réformer la puissante abbaye de Chaalis incombe à l’abbaye de Royaumont qui regagne une bonne réputation.

A partir de 1549, ce sont les abbés commendataires, nommés par le pouvoir royal, qui gèrent les abbayes. Ce qui consiste à en tirer profit !

Le dernier abbé commendataire, habitué de Versailles, fait construire, pour mieux recevoir, un splendide palais abbatial néoclassique inspiré du petit Trianon.

Une abbaye qui s’ouvre sur le monde extérieur

A la Révolution française, l’abbaye est vendue comme bien national, l’église est démantelée, seule une tourelle persiste, et les bâtiments restants sont transformés en usine textile. L’économie de la région profite de ces activités de tissage et filage.

Les célébrités parisiennes viennent aussi profiter de l’air de la campagne. Elles sont invités dans le palais abbatial et dans des petits pavillons aménagés dans le parc.

En 1864, des sœurs rachètent le lieu de nouveau en perdition et y installent leur noviciat, proposant aux futures sœurs quatre voies de formation au choix : agriculture, éducation des jeunes filles, instruction des ignorants et soins des malades pauvres.

En 1899, les sœurs cherchent à vendre l’abbaye. Jules Goüin, industriel, l’achète car il possède déjà le palais abbatial qui lui sert de résidence secondaire.

En décembre 1914, l’un de ses fils, Édouard, met les bâtiments de l’abbaye inoccupés, à la disposition de la Croix-Rouge française pour y ouvrir un hôpital, destiné aux blessés de guerre. Le corps médical et l’ensemble du personnel, venus d’Écosse, sont exclusivement féminins ; ce sont des suffragettes militantes …

En 1934, son petit-fils Henry et sa femme Isabel ouvrent les portes des bâtiments de l’abbaye aux artistes, y organisent des concerts et en font un lieu de réflexions intellectuelles et de créations musicales et culturelles. Ils donnent l’abbaye à la Fondation Royaumont qu’ils créent en 1964, première fondation privée à but culturel, qui assure depuis lors la gestion des lieux.

Le palais abbatial, vendu en 1923 pour régler les frais de succession, est aujourd’hui un lieu d’accueil de séminaires.

En pratique

  • Abbaye royale de Royaumont
  • 95270 Asnières-sur-Oise
  • Tél. : 01 30 35 59 70
  • www.royaumont.com

Pour compléter votre visite :

Une randonnée en cliquant sur ce lien ou vous pouvez télécharger l’application « rando Parc Oise », pour être géolocalisé.

Ajouter aux favoris